Seulement si ça le vaut bien !

18 juin 2017 - 22x
 
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Claire Bernole
 
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On veut bien aider les autres, mais surtout ceux qui le méritent. Peut-être même exclusivement ceux qui font des efforts, qui témoignent de la reconnaissance, qui ont une personnalité sympathique. De prime abord, on a l’impression que ce n’est que justice ! Pourtant, quand on se donne la peine d’y réfléchir, et non seulement d’y réfléchir mais aussi de l’observer sur le terrain, les cas les plus difficiles (disons, ceux qui cumulent les handicaps comme quelqu’un de malade, pauvre, seul et jamais satisfait – et je vous assure que ça existe !) les cas les plus difficiles, donc, sont bien les plus à plaindre. Notre philosophie du mérite nous fait souvent passer à côté de la plus grande misère, celle dont on ne peut se sortir seul. Où est la justice ?

Où est la justice, encore, quand on n’est prêt qu’à aider ceux dont la situation s’améliore : un jeune qui se remet à travailler à l’école, un chômeur qui cesse de s’avachir devant la télé pour faire du sport, un pauvre qui arrête de boire et de fumer pour dépenser son argent autrement… ? Je ne veux pas dire par là que tous sont ainsi. Mais la personne s’aide plus ou moins elle-même selon les attitudes qu’elle adopte. Pouvons-nous cependant conditionner notre présence aux côtés de quelqu’un dans le besoin à ses efforts et à ses mérites ? Pouvons-nous nous contenter de visiter seulement les malades souriants et courageux ? Les personnes âgées accueillantes, qui ont de la conversation et ne se focalisent pas sur leurs problèmes de santé ? Les gens seuls qui sont cependant de bonne humeur et ne parlent pas que d’eux-mêmes, de leur petite vie, de leurs petits malheurs ?

En fin de compte, si nous donnons la priorité à ceux qui s’aident déjà eux-mêmes, c’est d’abord parce que cela est gratifiant pour nous. Parce que cela confirme, à nos propres yeux, le sens, l’intérêt, de notre démarche. Cela la rend aussi plus facile. Et nous prenons plaisir à voir notre reflet dans le miroir qui nous est tendu. C’est normal, c’est humain. Mais Dieu nous invite à aller au-delà de nos limites. Plus encore, il nous déroute en renversant nos valeurs : les plus méritants sont les plus humbles, des derniers se retrouvent parmi les premiers, le pacifisme pour répondre à la violence… Décidément, la sagesse de Dieu est bien folie pour l’être humain !

Forts de cet enseignement, c’est précisément vers ceux qui le méritent le moins que devraient se tourner nos efforts. Je me souviens d’un ami pédiatre qui a constaté que sa « patientèle » se composait d’un petit pourcentage, ni plus ni moins que la moyenne, de gens rouspéteurs, agressifs, exigeants. Suivant cette invitation de l’apôtre Paul : « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres, usez de prévenances réciproques » (Romains 12), il a décidé de leur porter une attention particulière. Au fil des ans, ce sont les personnes avec lesquelles il a noué les meilleures relations ! Son exemple, concret et vécu, nous rappelle que Jésus est venu tel un médecin, c’est-à-dire pour soigner les malades et non les bien portants. Que ce soit au sens physique, psychique ou spirituel. Si nous ne nous préoccupons que de ceux qui, dans leur malheur, restent de bonne volonté… que faisons-nous d’extraordinaire ? Autrement dit, quel est notre mérite ?
 
 
 

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