Le chemin tracé

14 octobre 2018 - 26x
 
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Claire Bernole
 
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Il semble plus naturel à l’homme de penser à son présent et à son avenir qu’à ce qu’il laisse derrière lui. En témoigne cette expression populaire, tirée de la Bible mais utilisée par les croyants comme par les non-croyants : Après moi, le déluge ! Comme si je pouvais profiter de la vie dans un carpe diem sans conscience et sans conséquence. La conjoncture actuelle, marquée par toutes les questions que soulèvent le climat et l’industrie agro-alimentaire, nous montre pourtant que l’humanité est tôt ou tard rattrapée par la réalité, que ce soit à l’échelle collective ou individuelle.

Tout au long de sa vie, le Christ a agi exactement à contre-courant de cette logique humaine. Il n’a pas travaillé dans la perspective de s’acquérir des richesses, d’assurer son lendemain, de conquérir un niveau de vie confortable ni même en se souciant si ses besoins primaires seraient comblés. Toutes choses par ailleurs légitimes… S’il s’est projeté c’est pour et au nom de ceux qui allaient venir après lui. Son but ? Transmettre, rendre des hommes sensibles à son message pour qu’ils le partagent à leur tour. Un message qui va bien au-delà de la vie terrestre et de ses objectifs immédiats. En un sens, si Jésus a pensé au futur, c’est paradoxalement en regardant derrière son épaule pour s’assurer de la trace qu’il allait laisser.

Trois paramètres encadrent cette vision atypique de l’existence. D’abord, ne pas être centré sur soi. Si on pense d’abord à soi, alors il est logique d’être principalement voire exclusivement préoccupé par ses besoins et ses désirs, par l’immédiat et le lendemain, en cherchant le plaisir dans un sens très large et des garanties pour le conserver. Or, l’action du Christ s’inscrit dans un état d’esprit de service et d’ouverture aux autres en priorité.
D’autre part, Jésus avait la conscience de sa mort. Certes, il était bien placé pour cela puisqu’il savait dès le départ qu’elle ferait partie de sa mission sur terre. L’être humain ne peut vivre en ayant sans cesse présente à l’esprit sa finitude et un monde qui continuera sans lui pour finalement l’oublier. Nous avons tous besoin de croire que demain, quand le soleil se lèvera, nous nous réveillerons bien vivants. Néanmoins, l’homme ne peut non plus poursuivre sa vie sans jamais s’inquiéter de sa fin inéluctable. D’ailleurs, les psychologues s’accordent à dire que ceux qui meurent le plus sereinement sont ceux qui ont pris le temps de s’y préparer et de mettre en ordre ce qui devait l’être dans leur vie matérielle et spirituelle. Ainsi, la conscience de sa propre fin peut-elle sauver l’être humain de son orgueil et de la folie de ses projets.

Enfin, le Christ reste concentré sur sa mission – si difficile soit-elle. Je suis pourtant convaincue qu’il a eu des moments de plaisir, de légèreté peut-être même, mais jamais au détriment de l’héritage vivant qu’il voulait laisser derrière lui. La mission qu’il avait portait déjà en elle-même le germe d’une joie qu’il n’avait pas besoin de chercher ailleurs, au risque de s’éparpiller. Et ses diverses activités participaient toutes de cette mission, sa vie n’était pas segmentée comme nous le faisons trop souvent.

En tension entre un présent intense et le souci de l’empreinte qu’il voulait laisser, l’exemple du Christ nous ouvre la voie d’un bonheur et d’une paix durables. Il est moins un sermon qu’un programme, et moins un programme qu’une invitation à faire des choix qui s’inscrivent dans une temporalité qui ne s’en tient pas qu’à l’ici et au maintenant.
 
 
 

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