Le goût de l'effort

01 septembre 2019 - 68x
 
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Claire Bernole
 
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Je me suis longtemps demandée pourquoi le goût de l’effort était si peu naturel à l’être humain. Car l’effort, reconnaissons-lui cela, nous fait grandir et nous amène à nous découvrir. L’effort est aussi, tout simplement, une nécessité de la vie. L’existence nous demande à tous, un jour ou l’autre, de fournir un effort. Que ce soit à l’enfant qui apprend à marcher, à l’élève qui fait ses devoirs ou au sportif quel que soit son niveau. Pourquoi le goût de l’effort, si l’exercice est incontournable, ne nous est-il pas donné comme une seconde nature ?

Par définition, le mot « effort » implique en effet une volonté (physique, intellectuelle, morale) de résister ou de vaincre une résistance. Voilà bien une activité qui ne peut se faire du fond d’une chaise longue, une boisson fraîche à la main ! La difficulté, voire la douleur, qui caractérise l’effort donnerait-elle plus de saveur et d’intensité à nos victoires ? Serait-elle à l’origine de ce qui nous fait croître de l’intérieur quand, après avoir surmonté un obstacle, nous nous montrons si réjouis ?

Que nos auditeurs ne s’inquiètent pas, je ne tomberai pas dans des discours doloristes. Je n’ai jamais cru que la douleur puisse nous sauver de quoi que ce soit et je ne vois pas dans la souffrance une quelconque rédemption. En revanche, dans les situations et parfois les défis qui s’imposent à nous, je vois l’occasion de nous révéler. Certes avec nos failles et nos limites, mais aussi avec nos qualités, souvent des qualités insoupçonnées. La persévérance, meilleure alliée de l’effort, y contribue aussi.

J’ai réalisé cet été un parcours à vélo de plusieurs jours en solitaire. Je ne savais pas si je serais capable d’aller au bout de ce projet. Au cœur de l’effort, je me suis parfois demandé ce que je faisais là. Mon corps, englouti dans la peine, luttait contre le vent, et mon esprit n’était plus obsédé que par la douleur, logée ici ou là dans les profondeurs de mon anatomie. Pourtant, chaque soir, en reprenant ma carte pour calculer le chemin accompli, un étonnement joyeux me saisissait. Je retrouvais le sens de l’effort que j’avais fourni et que j’allais encore fournir le lendemain. Et il est bien évident que s’il n’y avait rien eu de tout cela, il n’y aurait rien d’intéressant à raconter.

Je ne vous dirai pas qu’il en est de même de la vie chrétienne, pour qui se lance dans l’aventure de la foi. Je ne le dirai pas car je regrette trop que ce que nous apprenons dans le monde physique, concret, ne soit pas si facilement transposable (autrement que par des images) au monde psychique ou spirituel. Mais le fait est que Jésus n’a jamais promis à ses disciples une vie facile et sans effort. Pourquoi, dès lors, le suivre plutôt que de rester au bord de sa piscine, à prendre le soleil ? J’avoue que (même si je peux répondre pour moi) je suis incapable de donner une réponse générale, universelle, à cette question. Mais je prendrai tout de même le risque d’affirmer que suivre le Christ est certainement l’un des meilleurs chemins vers soi-même.
 
 
 

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