Du jugement à la peine capitale

18 février 2018 - 24x
 
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Claire Bernole
 
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Le parlement israélien vient d’annoncer qu’il avait adopté en première lecture un projet de loi autorisant les tribunaux militaires à condamner à mort les terroristes.

J’aimerais aller au-delà des considérations morales qu’implique le sujet et qui, je pense, sont partagées par la plupart d’entre nous. En effet, donner la mort n’est pas anodin. En outre, la lourdeur des sanctions n’a jamais diminué la criminalité et la violence dans un pays. D’un point de vue biblique ou tout simplement humain, on peut aussi considérer que nul n’est légitime à ôter la vie à un semblable, fut-ce au nom de la justice. Alors pourquoi certains sont-ils tentés par des sentences radicales ? Qu’est-ce que cela peut bien dire de nous, êtres humains, et de nos peurs ? Croirions-nous conjurer le sort en punissant avec force le crime ? Ou nous sentons-nous consolés par avance, si le mal devait s’abattre, en songeant qu’il serait puni le plus durement possible ?

Combien de fois ne sommes-nous pas tentés, dans nos vies, de prendre des mesures définitives ! Vous comprendrez que je quitte ici le monde des tribunaux pour entrer dans le quotidien et examiner les choses sur un plan plus symbolique que juridique. Néanmoins, nos jugements n’en sont parfois pas moins radicaux. Fini de parler à telle personne qui passe à côté de mon mal être en me disant que j’ai tout pour être heureuse ! Terminés, les efforts vis-à-vis de cet incapable qui ne comprend jamais rien à rien ! Dehors, les pleurnicheurs qui accaparent mon temps pour se faire plaindre ! Et silence significatif devant le collègue exaspérant que je ne peux malheureusement pas complètement éjecter de ma vie. Nos jugements sont partout. Ne serait-ce pas autant de peines de mort, dans le sens où la personne est identifiée dans un dysfonctionnement et rangée dans la boîte qui lui correspond, sans autre perspective ?

Je pense à une amie qui ne veut plus me voir depuis un rendez-vous manqué au musée. Mon organisation est trop brouillonne pour elle, je suis souvent en retard et, c’est du moins mon analyse, elle aurait voulu occuper une place plus importante parmi mes relations sociales. Je la comprends, et pour tout dire, je n’ai pas envie de débattre. Un ressenti ne peut guère se discuter. Mais en me classant dans une case, son verdict a contribué à enfoncer le clou de la fatalité. Certes, si je ne suis pas trop bête, je peux tenir compte de cet épisode pour changer, mais l’effort n’en est que moins évident.

Nos jugements sont autant de petites peines de mort qui obstruent le chemin de l’avenir. Certainement est-ce pour cette raison que le Christ a pris l’image de la paille que je pointe dans l’œil du voisin, tandis que j’ai une poutre dans le mien. Jésus ne dit pas que le voisin n’a rien dans son œil. Il m’invite à considérer d’abord ce qu’il y a dans le mien, et à le considérer comme si c’était toujours plus important que chez l’autre. Partant de là, comment juger ? Comment condamner ? Certes la vie sur terre ne peut se passer de justice et de tribunaux. Mais le Christ, indépendamment du fardeau que nous avons à porter (petits défauts ou actes graves), nous tend la main pour nous offrir une deuxième, une troisième… ou peut-être même une cinquantième chance. Comme il le fait pour chacun d’entre nous, il nous invite à le faire aussi pour les autres.
 
 
 

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