La clarté plutôt que la transparence

12 mars 2017 - 34x
 
-15 +15    Vitesse : x0.8 x1 x1.2 x1.5
 
Claire Bernole
 
Partager  
 
Que tout soit beau, que tout soit limpide, que tout soit clair ! Ceux qui prônent la transparence – et notamment la transparence de la vie publique des hommes politiques – n’ont pas d’autre but. Bien sûr, avec eux nous aspirons à un idéal moral qui, tel une sélection naturelle, discriminerait les gens malhonnêtes au profit des honnêtes gens pour diriger le pays, ses institutions, ses entreprises. Espoir ou fantasme ? Là où certains voient une solution propre à éloigner de la vie publique ceux dont les turpitudes se conjuguent au présent ou même au passé, on peut s’interroger...

Car rien n’est si beau, rien n’est si limpide, rien n’est si clair dans un monde où chacun d’entre nous a sa part cachée, son masque social, ses fiertés mais aussi ses indignités. Qui d’entre nous accepterait que soit jetée sur cette part d’ombre le regard cru d’un projecteur ? Des journalistes fouillent, enquêtent, cherchent et trouvent forcément… Au tisonnier de la médiatisation, le peuple croit pouvoir obtenir de ses dirigeants déclarations de virginité ou repentance, preuves de probité ou mea culpa… Dans une Glasnost sans concession, ce même peuple oublie tout ce qu’il dérobe lui-même à la vue des autres ; tout ce qu’il espère ne jamais avoir à déballer sur la place publique, au nom de la très légitime vie privée !

Moi aussi, j’ai ma part d’ombre, et je dois dire que je ne m’empresserais pas d’appliquer à ma propre vie un principe de transparence trop radical... Aussi, de quel droit exigerais-je que d’autres fassent devant moi l’inventaire de leur vestiaire ? Seul celui qui peut tout montrer a le droit de tout voir. Sa pureté le pose en modèle. Mais qui peut prétendre être juste ? Qui peut prétendre être parfait, sans tâche et sans défaut, si ce n’est Dieu ? Réclamer la transparence à grands cris et s’estimer en droit de poser un regard sur la vie des autres (quand bien même ce sont des personnalités publiques) ne revient-il pas, finalement, à se prendre un peu pour lui ?

Ce serait dommage d’en conclure qu’il n’y a pas de solution, qu’il est inutile de lutter contre nos mauvais penchants et que personne n’a autorité pour nous rappeler à l’ordre quand nous dévions ou dérivons. Ce n’est d’ailleurs pas le sens de mon propos. L’alternative n’est pas : la transparence, sinon rien. Je crois au contraire qu’il existe une voie médiane, qui est une voie à part entière, entre la lumière du soleil de midi qui nous perce à jour et l’épaisseur de la nuit qui dissimule nos fautes.

A défaut d’être aussi transparent devant nos semblables que devant Dieu, il est possible de faire preuve de clarté. Une clarté qui ne nous dépouille pas de notre dignité, comme l’éclairage impitoyable d’un néon, mais qui tient compte de notre pudeur. Une clarté qui ne nous contraint pas à manquer de décence mais nous intime d’être francs, sincères. Ce devoir de clarté, je puis y souscrire. Et ce d’autant plus facilement que mon Père qui est dans le ciel m’aide chaque jour à voir clair en moi et à faire le tri dans mes sentiments, mes intentions et mes actions. Jésus me dit qu’il est la lumière du monde et que celui qui marche à sa suite n’est pas dans les ténèbres. Alors je peux redresser la tête malgré mes torts et avancer humblement sans être méprisé.
 
 
 

Lecture automatique

 
Grain de Sel
billet foi
Il y a 5 ans
Grain de Sel
billet foi
Il y a 5 ans
A chaque jour suffit sa grâce, David Sutherland
foi
Il y a 12 jours
L'heure du culte
foi
Il y a 15 jours
Le monde merveilleux des abeilles
culture ecologie
Il y a 4 mois
T'y crois toi ?
chronique foi
Il y a 12 jours

Bienvenue sur Oméga 90.9 FM DAB+

Belfort - Montbéliard - Besançon

Pour le bon fonctionnement du site internet, nous utilisons les cookies, ils permettent notamment d'établir des statistiques, afin de toujours mieux vous servir

J'ai compris