Catalogués

09 avril 2017 - 18x
 
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Claire Bernole
 
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Catalogués, classés, catégorisés… Le sentiment d’être injustement enfermé dans un rôle qui nous limite terriblement, douloureusement, peut avoir l’effet d’un poison vaporisé sur un arbre en fleurs. L’image du clown, du Saint-Bernard, du nul en bricolage, du zéro en sciences, de la bonne poire facile à manipuler, de l’oie blanche un peu coincée, de l’éternel petit frère ou de l’éternelle petite sœur… Cette image nous colle à la peau comme un vêtement mouillé. Il peut suffire d’une fois pour que de tels jugements prennent dans notre vie l’ampleur des décisions définitives. Quand le regard de l’autre nous confine dans nos plus étroites appartenances, que reste-t-il de nous ? Que nous reste-t-il ?

Plusieurs raisons peuvent faire préférer – consciemment ou pas – le repli sur soi. Dans un fatalisme poussé à son paroxysme, nous pouvons même en venir à alimenter le jugement qui a été posé sur nous. Malgré nous, nous lui donnons de la consistance. Tout simplement parce que nous ne savons pas comment faire autrement, quelle contre-proposition afficher, quelle attitude opposer ou adopter pour sortir de l’impasse. Incompétents pour nous aider nous-mêmes, nous laissons les prophéties s’auto-réaliser. Autrement dit, nous réunissons les conditions pour que ce qui a été dit ou pensé de nous advienne. Nous avons peut-être entendu répété tellement de fois que nous ne sommes bons à rien que nous finissons par y croire et devenir cette personne instable, fragile, peu fiable...

Après tout, pourquoi se donner la peine d’être autrement que comme les gens croient ou veulent que l’on soit ? En avons-nous l’énergie et la ressource ? Nous finissons par douter de tout et surtout de nous-mêmes. Pire que le doute, nous avons honte d’être nous-mêmes parce que cela nous mettrait en décalage avec le rôle qui nous a été assigné (que ce soit par notre famille, notre patron, nos collègues…). Cette honte étouffe nos capacités personnelles, notre équilibre et notre bien être.

Pour faire éclater ce cadre réducteur qui les blesse, certains auront tendance à employer la manière forte. Une lutte difficile ! D’abord parce qu’on ne voit pas toujours clairement quelle parole ou quel geste avoir. Ensuite parce qu’adopter la bonne attitude ne sera peut-être pas suffisant pour inverser la tendance, contraindre à un changement de regard. Le combat est long, son issue incertaine...

Il y a deux mille ans, le Christ allait sur les routes pour rencontrer les gens, dont ceux qu’on avait étiquetés « collabo », « femmes de mauvaise vie » ou « possédés » ; ceux qu’on avait bannis de la vie collective parce que lépreux ; ou épinglés comme pécheurs parce que leur handicap était interprété comme la sanction de leurs fautes ou des fautes de leurs parents. Jésus va à leur rencontre pour les guérir et arracher toutes ces étiquettes inutiles, injustes et parfois mensongères. Il le fait – entre autres, pas seulement – par le regard qu’il pose sur eux. Ce regard nouveau, Jésus le pose aussi sur moi, sur vous, sur nous. Il est bienveillant et inconditionnel ; je suis donc libre d’être moi-même. Il n’est pas chargé d’a priori et de condamnation ; je suis donc libre de devenir moi-même. Je ne suis pas parfaite, certes, mais son regard, lui, est parfait.
 
 
 

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