L'irreductible en nous

05 mars 2017 - 10x
 
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Claire Bernole
 
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On a toujours le choix : entre plus de facilité ou de difficulté ; le risque ou le confort ; la trahison ou la fidélité, la vie ou la mort… A défaut d’avoir devant nous le choix le plus juste, voire celui qui nous arrange ou nous paraît légitime, nous avons le choix entre les conséquences d’une option ou d’une autre. Mais l’étroitesse du goulot par lequel passe encore un filet de liberté nous fait reculer et dire : je n’avais pas le choix ; j’ai fait ceci ou j’ai fait cela parce qu’il n’y avait pas d’alternative.

Pourtant, dans l’impossible communication du couple qui se perd, face à l’exigence abusive d’une vie professionnelle sous pression ou quand notre passé se répercute dans notre présent en une inextricable pelote, il y a encore matière à choisir. Et plus cette matière est mince, plus elle est fragile et limitée, plus elle mérite qu’on lui accorde de l’importance et qu’on soit attentif aux raisons qui nous poussent. Nous pouvons encore rester ou partir, poser des limites ou encaisser, identifier ce qui nous libère et ce qui nous détruit. Pris entre le marteau et l’enclume, balloté de charybde en silla, rabougri à force de supporter les pressions, notre libre arbitre souffre mais je crois qu’il existe toujours, faible palpitation ou chemin caillouteux, comme une part irréductible de nous-mêmes.

En renouant avec elle, alors que l’adversité nous malmène, nous redevenons acteur de la situation. Acteur et donc responsable. C’est ce qui peut faire peur, ce qui peut être incompréhensible ou révoltant tandis que nous subissons. Si le fait d’être victime éloigne cette responsabilité de nous, retrouver une capacité d’action reste pourtant la clé de l’impasse. Cette capacité d’action, intimement liée à notre capacité de choix, nous replace sur le terrain en position d’avancer. Fut-ce en inventant un sentier dans la jungle confuse de nos sentiments, nos amours blessées, notre orgueil ébréché, il est toujours temps de reprendre notre destin en main. Bien que cette main soit peu sûre. Bien qu’elle tremble encore et que les ombres environnantes cherchent à en aspirer la force.

Toutes les personnes que le Christ a guéries ont fait un choix, un pas (plus ou moins grand) qui ne dépendait que d’elles : lancer un appel, crier son nom, se laisser guider par des amis jusqu’à lui, toucher son vêtement… Elles n’ont pas elles-mêmes résolu leur problème mais elles sont redevenues actrices de leur vie, ne serait-ce qu’à travers un mot, un geste, en faisant appel à cette part irréductible en l’être humain, en refusant la fatalité d’un statut de victime pourtant réel, en ouvrant la porte à l’Espérance.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit ! D’espérer en un mieux possible, en un avenir, en un apaisement. Il faudra faire appel à des valeurs constructives pour échapper au désir de vengeance, au découragement, à la rancœur et à l’amertume qui naît du sentiment d’injustice. Il faudra encore dépasser une ligne de démarcation : là où cessent les efforts du commun des mortels, Dieu nous invite à poursuivre, à garder les yeux et le cœur ouverts. C’est un long chemin que celui de l’espérance, et personne ne peut nous obliger à l’emprunter. A nous de choisir.
 
 
 

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