Un incertitude confortable

29 janvier 2017 - 15x
 
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Claire Bernole
 
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Connaître l’avenir. Voilà un vieux rêve qui taraude l’être humain, peut-être même depuis plus longtemps encore que celui de voler. La possibilité de connaître à l’avance les événements nous donne l’impression que nous pourrions mieux les maîtriser. Mais plus prégnant encore est le besoin d’être rassuré. Un besoin qui caractérise notre commune humanité dès la sortie du ventre de notre mère.
Sur le chemin de l’existence, nous avançons tous en ayant plus ou moins confiance en la vie ou en étant plus ou moins anxieux. Très tôt, notre caractère et notre éducation nourrissent une inclination plutôt que l’autre. Evidemment, c’est lorsque nous sommes du côté de l’incertitude et donc de l’inquiétude, que ce soit par l’effet d’une tendance naturelle ou du fait des circonstances, que tout devient plus complexe. On se met en quête d’un viatique pour tasser l’angoisse, la faire taire si possible !

Le chrétien n’est pas totalement hermétique à l’inquiétude face au lendemain, même s’il remet son sort entre les mains d’un Dieu bon. Car la tentation reste toujours de s’agiter et de dépenser beaucoup d’énergie afin de favoriser le cours des événements. Mais un homme plein de foi ne cesserait-il pas de se consacrer à ce qui le préoccupe pour laisser toute la place à la confiance ne Dieu ? Pas si facile...

Même en ayant confiance, on peut garder le sentiment d’être suspendu dans le vide, balloté entre l’infinité des possibles. Il est vrai que les contingences de l’existence nous rattrapent tous, croyants ou pas. Cependant, lorsque je remets mon sort à Dieu, deux attitudes sont possibles. Je garde en moi l’incertitude et son cortège de questions silencieuses. J’aimerais mieux une vision – digne des prophètes de l’Ancien Testament – qui me dise clairement ce qu’il va advenir. Je peux aussi choisir de vivre mon absence de maîtrise totale des événements comme un véritable luxe : je suis libéré de l’obligation de résultat que j’étais seul à m’imposer. Je suis soulagée de la pression qui pesait jusqu’alors sur mes épaules ! Je puis enfin consacrer du temps à d’autres activités qu’à mes sujets de préoccupation. Je peux même réussir à avoir le cœur léger quand le contexte qui ne s’y prête guère. Cela s’explique parce que je ne suis plus perdu dans l’infini de l’univers, je suis dans un mouvement qui, quoi qu’il advienne, me porte vers l’avant. La finalité des choses, en tant qu’objectif mais aussi en tant que terminaison, cesse de prendre une place disproportionnée.

Aussi, je n’attends plus de signes pour me rassurer. Ces signes que l’on demande, que l’on croit détecter et décoder sans nous rendre compte à quel point nous sommes influencés par notre vision, avec ses œillères, et par nos émotions. En effet, je n’ai plus besoin de ces signes parce que je n’ai plus besoin que l’extérieur m’apporte l’assurance qui me manque à l’intérieur. Voilà l’effet de ce Jésus « avec moi jusqu’à la fin du monde ». Ce sont parmi les dernières paroles que le Christ adresse à ses disciples avant de les quitter pour monter au ciel. Et je devine là à quel point il connaissait leur besoin et notre besoin encore aujourd’hui d’être rassuré. Il ne pouvait dire mieux ! Cette promesse peut désormais faire partie de moi.

Ce n’est pas une fin en soi. C’est au contraire le début d’une très belle aventure.
 
 
 

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