Franchissons les limites !

03 février 2019 - 15x
 
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Claire Bernole
 
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La religion est souvent perçue – et pas toujours à tort – comme un carcan dont l’être humain ne devrait qu’aspirer à se défaire. Avec son histoire empreinte de dolorisme et d’obscurantisme, le christianisme n’échappe pas à la critique. Dans une société où l’Église n’est plus la référence qu’elle a été pendant des siècles ; où les mœurs se sont libéralisées et où la technologie, les voyages, les rencontres faciles offrent de nouvelles et multiples expériences, la religion, elle, est synonyme de conservatisme, de dogme, d’assujettissement à une injonction morale. Une morale dépassée, qui ne se justifie plus, dont on peine à percevoir le sens.

Ce point de vue, je le comprends et à la fois m’en étonne. Je le comprends parce que franchement, on ne peut pas dire que le christianisme ait de tout temps montré un visage rayonnant et une joie de vivre communicative. Aujourd’hui encore, même si c’est moins visible, il comporte des courants rigoristes. L’évolution de l’histoire du christianisme mérite néanmoins que nous ne restions pas attachés à des clichés.

D’autre part, certes, dans la Bible et surtout l’Ancien Testament, Dieu indique au peuple qu’il a choisi pour porter son message (le peuple juif) un certain nombre de commandements à observer. Ces lois le distinguent des autres peuples. Elles concernent tous les domaines de la vie : les relations au sein du couple, de la famille, de la société ; la règlementation du service du culte ; la façon dont doivent être gérés la propriété privée et l’héritage, ou encore les terres agricoles, etc.

Mais le christianisme – et c’est là que je veux en venir – c’est aussi Jésus marchant sur les eaux et autres miracles ! Or, on ne peut pas dire qu’un Christ qui ressuscite Lazare ou qui dompte la tempête de sa voix ne transgresse aucune règle… C’est lui, aussi, qui prend le parti d’abattre un cloisonnement social étanche entre hommes et femmes, entre gens bien et gens de mauvaise vie, entre juifs et non juifs. Jésus transgresse, il donne l’exemple d’un homme libre et entretient à ce titre un dialogue tendu avec les intellectuels religieux de son époque. En ce sens, le christianisme n’est pas autre chose qu’une invitation à franchir les limites !
En réalité, la foi chrétienne n’est pas une somme d’interdits et d’obligations. Bien sûr, vous pouvez la vivre de cette façon ou trouver des gens qui la vivent de cette façon. Mais le message biblique ne s’est jamais résumé à une morale, à des contraintes, à des normes. Simplement, les limites que cette foi nous invite à franchir ne sont peut-être pas les limites auxquelles nous penserions spontanément.

Défier les lois de la physique au service de la parole de Dieu, sortir de son confort pour s’indigner de l’injustice, arriver à transmettre l’espérance là où tout semble perdu, oser un discours d’accueil radical quand la moitié de l’Europe rêve de maîtriser l’immigration... Cela implique de s’engager pour son prochain plutôt que de regarder à soi-même. C’est sûr, ce n’est pas évident, mais voilà une aventure qui n’a rien d’une routine religieuse imprégnée de règles, de conservatisme et de légalisme ! Sommes-nous seulement prêts à essayer ?
 
 
 

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