Consolés

25 mars 2018 - 13x
 
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Claire Bernole
 
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J’ai déjà entendu reprocher aux chrétiens d’avoir la foi parce que cela leur permettait de trouver des réponses faciles aux grandes questions de l’existence. D’où vient la vie ? De la volonté d’un Dieu créateur. Quel est son sens ? L’amour, de Dieu, de soi, de son prochain. Que devient-on après la mort ? Ceux qui auront cru iront au ciel. Voilà réglées en trois phrases et quelques mots les plus grands mystères que soulève notre passage sur terre. Ainsi, nos croyances seraient des « prêt-à-penser ». C’est peut-être le cas pour ceux qui, de crainte de découvrir de nouvelles interrogations, cessent de réfléchir et préfèrent se laisser bercer par le ronronnement de leurs certitudes. Pas pour tous ! Mais alors, à quoi sert la foi si ce n’est à résoudre nos angoisses et nos douleurs, à fabriquer du miracle à la chaîne et à mettre dans nos cœurs une joie béate, prompte à trouver du sens dans l’épreuve la plus injuste ?

Ni Dieu, ni la Bible, ni la foi ne m’ont jamais apporté de recette. Au contraire, si les textes sacrés et ma relation avec Dieu ont éclairé mon chemin, ils ont aussi suscité des interrogations que je n’aurais jamais eues autrement. En fait, il n’y a d’évidences pour personne face à la vie, même pas pour le chrétien. Seulement des manières différentes d’aborder les événements qui nous arrivent. Ainsi, ma foi m’aide à affronter l’infini questionnement de l’existence sans qu’il m’empêche d’avancer et de construire un parcours. Elle me permet de garder un cap, une espérance et éventuellement, de partager un peu de cette sérénité et de cette joie. C’est sans doute là, dans un quotidien microscopique, loin du spectaculaire, que s’opèrent le plus fréquemment des miracles.

Il y a des instants de grâce au milieu des galères, une paix possible dans la tempête, mais jamais une assurance tout risque qu’on paierait au prix de nos bonnes œuvres. Jamais des certitudes qui nous permettraient de nous affranchir de tout raisonnement. Jamais des solutions qu’il suffirait de transposer d’une vie à l’autre pour que la petite mécanique de nos existences reste bien huilée. L’inquiétude de demain est peut-être toujours là, à côté des projets en attente, des espoirs déçus… mais avec Dieu, l’énergie pour y faire face est étrangement au rendez-vous. Voilà encore un miracle !

S’il en était autrement, Jésus n’aurait pas appelé le Saint-Esprit « le Consolateur »1. Il ne peut y avoir de consolation que s’il y a une tristesse. Cette tristesse, c’est d’abord celle de l’absence, au moment où le Christ laisse ses disciples pour monter au ciel. Mais c’est aussi celle que suscitent nos deuils, nos souffrances, nos traumatismes, nos incompréhensions, nos problèmes non résolus… Tout cela existe bel et bien et continuera hélas d’exister dans le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Dieu ne nous demande pas de couvrir les Tchernobyl qui bouleversent nos vies d’un sarcophage de béton (illusoirement hermétique). Il ne nous demande pas d’aborder l’adversité dans une attitude héroïque, sur le mode du « un chrétien doit être toujours joyeux ». Sinon, cela signifie que nous n’avons pas besoin du Consolateur, voire que nous lui barrons la route. Ce serait, je crois, nous priver de la seule présence capable de faire contrepoids à toutes nos difficultés.
 
 
 

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