Le chemin de la fidélité

11 mars 2018 - 25x
 
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Claire Bernole
 
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Dans les milieux religieux, la fidélité est parfois, souvent vue comme un devoir radical. On est fidèle à Dieu ou on ne l’est pas, il n’y a pas de demi-mesure. Cette fidélité extrême, absolue, éclaire d’ailleurs en partie les intégrismes de toutes obédiences. Rappelons cependant que la nature des idées auxquelles on adhère peut tâcher le joli mot de « fidélité » de sang… D’autres encore voient dans la fidélité à Dieu une exigence morale si élevée qu’ils abandonnent tout de suite. Ils peuvent continuer à adhérer à certaines valeurs (ou principes) en paroles tout en se trouvant de nombreuses excuses pour ne pas les vivre… En tout cas, plus la barre est placée haut, plus l’être humain a tendance à radicaliser ses idées et sa pratique, dans l’illusion d’avancer vers une ultime fidélité. Dieu, et je crois que c’est vrai quel que soit le nom qu’on lui donne, peut alors paraître violent, excessif, exigent, abusif.

Dans la Bible, une histoire remet pourtant complètement en cause cette vision radicale de la fidélité à Dieu, comme un bloc uni et indivisible. Elle nous montre que Dieu connaît mieux que quiconque les faiblesses de l’être humain. Et aussi, que nous avons parfois plus d’exigences envers nous-mêmes ou envers nos semblables que Dieu en personne ! Il s’agit du récit qui rapporte comment Naaman, un homme païen, rencontre Dieu. Cet homme, un guerrier valeureux, est atteint de la lèpre et sur la foi d’une petite servante juive capturée par son camp, il va se rendre en terre d’Israël pour consulter un prophète susceptible de le guérir. Que lui ordonne l’homme de Dieu, une fois sur place ? De se laver sept fois dans le fleuve pour redevenir pur. Naaman, qui a fait plusieurs jours de route pour venir jusqu’à lui, ne comprend pas ce que les eaux d’Israël ont de plus que celles qui coulent dans son pays… Il est prêt à rebrousser chemin devant cette recommandation dépourvue de sens.

Finalement, Naaman ira se tremper sept fois, mais à contre cœur et sans y croire. Pourtant, le miracle s’accomplit. Voilà alors cet homme convaincu : c’est Dieu qui a permis une guérison aussi improbable ! Et il décide de lui être fidèle… Sa vie change certes beaucoup mais Naaman ne va pas jusqu’au bout. Sans doute, comme tout être humain, n’a-t-il pas une compréhension parfaite de qui est Dieu et de ce qu’il attend ? Il désire être fidèle à Dieu et cesse dès lors de sacrifier aux idoles de son peuple. Mais quand il accompagne son maître au temple de Rimmon, une divinité païenne, il est obligé de se prosterner en même temps que lui. Il raconte cela au prophète et que lui dit l’homme de Dieu ? Il ne lui répond pas : « Ce n’est pas grave, cela ne change rien » ou « Mieux vaut quitter ton patron et ton emploi plutôt que de faire cela ». Non, le prophète lui dit : « Va en paix ».

Ainsi en est-il de la fidélité à Dieu encore aujourd’hui : ce n’est pas un bouquet d’exigences que nous sommes sommés de prendre à bras le corps une fois pour toutes, mais un chemin. Ce n’est pas un état que nous embrassons du jour au lendemain, mais un état d’esprit qui progresse en nous et nous fait progresser. Comme Naaman, Dieu nous accepte quelle que soit l’étape où en nous sommes.

Pour ceux qui voudraient lire l’histoire de Naaman, que j’ai beaucoup simplifié pour les besoins de cette chronique, vous pouvez la retrouver dans la Bible. Elle se trouve dans la première partie, l’Ancien Testament, et dans le livre intitulé 2 Rois, au chapitre 5.
 
 
 

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