Enfant de Dieu, un passeport passe-partout

14 mai 2017 - 15x
 
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Claire Bernole
 
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Heureux l’homme qui voyage sans passeport ni visa. Celui-là est véritablement un homme libre ! Néanmoins, il y a des chances qu’il reste bloqué quelque part à une frontière… Dans un contexte où les préoccupations communautaires et ethniques prennent une large place dans le champ social et dans le discours politique, j’apprécie comme un véritable privilège de pouvoir me déplacer à peu près partout dans le monde à ma guise. Je suis ressortissante d’une nation riche, qui a beaucoup d’accords avec les autres pays du monde, j’ai la peau blanche, des papiers, une carte bancaire… Ce n’est pas le cas de tous !

Je me souviens d’un pasteur en Afrique qui avait évoqué, durant sa prédication, la formidable sensation de ne pas connaître de frontières. C’était, on l’aura deviné, un homme blanc qui parlait. Face à des auditeurs dont la majorité n’avait pas de papiers, n’était peut-être même pas inscrite à l’état civil et venait d’un pays pauvre et violent, ce discours m’a paru pour le moins décalé. Dans le même temps, j’ai pris conscience de mon immense chance d’être née de la « bonne » couleur et du bon côté, sans problème de « genre ». Car la détermination ou non du sexe fait aussi partie de la question. Le sujet suscite actuellement le débat dans plusieurs pays d’Europe : faut-il ajouter une alternative supplémentaire à « homme » ou « femme » sur les formulaires administratifs ?

On peut être étonné, choqué, que toute l’humanité ne se reconnaisse pas dans l’une ou l’autre des deux catégories déjà existantes. On peut être étonné, choqué, que certains voyagent aussi librement que les capitaux quand d’autres ne possèdent même pas de papiers, voire même ne trouvent nulle part où aller sur terre parce que personne ne veut d’eux comme réfugiés. Le fait est que l’humanité se heurte à ces questions, difficiles à résoudre, avec des conséquences non négligeables. En effet, nos identités nous travaillent et conditionnent nos rapports aux autres. Saurons-nous jamais définir, avec précision et si possible dans le consensus, notre identité ? Qui, de plus, est loin de se réduire à un état civil !

L’apôtre Paul apporte une réponse à la fois universelle, indémodable et surprenante. Dans la lettre qu’il adresse aux chrétiens de la région de Galatie (et il tiendra sensiblement le même discours à ceux de la ville de Colosse), il déclare : « Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme ; car vous êtes tous un en Jésus-Christ ». Et l’esprit du texte me laisse imaginer que la liste n’est pas close, que nous pouvons encore ajouter : il n’y a plus ni noirs ni blancs, ni riches ni pauvres…

Finalement, pour celui qui saisit la perche que tend Dieu, les considérations identitaires (qu’elles le concernent lui ou les autres) deviennent secondaires. Certes, comme dans d’autres domaines, toutes les souffrances liées à ces questions ne seront pas forcément apaisées sur cette terre. Néanmoins, elles trouvent une réponse dans l’ancrage commun que constitue le Christ. Dans d’autres passages, l’apôtre Paul emploiera l’image d’une filiation directe avec le Père que rien ne peut court-circuiter pour celui qui signe l’acte d’adoption.
 
 
 

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