Franchir le pont

06 octobre 2019 - 18x
 
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Claire Bernole
 
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J’avais entamé mon périple à vélo (un peu plus de 500 kilomètres) pour le meilleur et pour le pire. Aussi, même quand je me suis retrouvée sur ce pont, transie de peur du fait de sa hauteur et de sa longueur interminable, je n’ai pas imaginé une seconde mettre pied à terre et traverser en marchant. Mais les chutes d’eau impressionnantes qui s’échappaient du barrage, en contre bas, produisaient un bruit assourdissant. En plus, pas de chance, j’avais le vent contre moi et la voie cyclable, surélevée par rapport à la route, m’apparaissait particulièrement étroite vu l’envergure de mon paquetage. Il allait falloir tenir l’équilibre, d’autant que la barrière à claire voie (entre le bord et moi) était par trop insuffisante à mon goût ! Pourtant, il fallait bien y aller... Fournissant un effort physique à peine au-dessus du niveau de ma peur, je réussis à relever le défi.

Le même jour, qui l’eut cru ?, je rencontrais un deuxième pont qui n’avait rien d’une passerelle pour les amoureux ! Cette fois, pas de barrage, pas de chutes d’eau, mais il me semblait encore plus long que le premier, bombé, dominant un paysage grandiose. Et toujours les turbulences de ce vent contraire ! Je me sentais petite et fragile, à la merci des éléments, comme un insecte sorti de son écosystème. Je m’arrêtais, souffle coupé, avant d’entamer la traversée. Un pont, je voulais bien, mais un deuxième ! Alors que je m’étais à peine remise des émotions qui avaient précédé…

Je respirais un grand coup, dans l’idée de pousser de toutes mes forces sur les pédales… sans y arriver… La mince piste cyclable, accolée à la rambarde, m’inspirais à peu près autant d’enthousiasme que lors de mon passage sur le barrage. Rebrousser chemin ? Pas question ! Changer d’itinéraire ? Non merci. Passer à pied ? Je n’y ai même pas pensé ! Mais prier, ça je voulais bien et je pouvais le faire. « Seigneur, peux-tu veiller sur le fragile équilibre que je dois maintenir dans les conditions que tu vois ? » Et je m’élançais, court-circuitant dans ce mouvement le flux de mes pensées, jusqu’à mon arrivée de l’autre côté.

Objectivement, la difficulté n’était pas extraordinaire. Mais le fait est que cette étape m’effrayait et que j’avais pu la surmonter. Je n’arrivais pas à démêler mes émotions, entre résidus de peur, bribes de fierté et une grande reconnaissance. J’avais réussi parce que je n’étais pas seule. Parce qu’en me confiant à Dieu, c’était comme si j’avais accroché un câble au ciel et que j’étais assurée, d’une manière ou d’une autre, de parvenir au bout.

La foi ne met pas le croyant sous cloche, à l’abri du danger, du besoin ou même de la peur la plus banale. Nous restons humains, avec des réactions humaines. La foi ne fait pas de nous des super héros. En revanche, elle nous donne l’énergie, la paix, l’espérance qui nous sont nécessaires pour faire face aux événements et qui sont si difficiles à trouver en soi en toutes circonstances. Dans cette vie ordinaire, que le croyant partage avec le commun des mortels, il a avec lui une force extraordinaire.
 
 
 

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