La grâce suffisante

03 septembre 2017 - 21x
 
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Claire Bernole
 
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Une fois que l’avion a décollé sans nous, que le conjoint a fait sa valise et a claqué la porte derrière lui, que l’hôpital est devenu une case incontournable de notre parcours de lutte contre la maladie… que reste-t-il des prières adressées au ciel ? de nos suppliques et des promesses de vie de la Bible ? La suite logique serait d’en conclure – au mieux – qu’on s’est trompé : trompé de croyances, trompé de Dieu, trompé de mots dans nos échanges avec lui, ou – au pire – qu’on a été abusé par une espérance irréaliste et irréalisable.

Dans cette nuit qui n’aura pas de fin, si ce n’est avec la réponse à nos questions, la lueur de la grâce reste pourtant allumée quelque part. Non, ce n’est pas une lampe magique – il ne suffit pas de frotter pour faire un vœu. Mais la flamme est encore là, inédite, prête à la confrontation avec nos tempêtes intérieures. Cette grâce n’aurait-elle plus rien à nous dire dès lors que nous n’avons pas obtenu la réponse, voire le résultat attendus ? Mais dans ce cas, il s’agirait d’une grâce jetable, qui s’use au fil des épreuves, oxydable si elle reste trop exposée aux événements de la vie… Alors oui, je pourrais considérer que dans la difficulté, cette grâce-là n’a plus rien à me dire.
Il y a cependant une autre alternative, qui consiste non pas à se laisser happer par les circonstances et à partir de l’inventaire de nos douleurs, mais à partir du postulat que cette grâce demeure la même quel que soit le contexte, que sa force reste identique, qu’elle a toujours quelque chose à me dire. Si tel est le point de départ de mon raisonnement – et non plus la blessure qui m’a été infligée – alors je peux éprouver et trouver ce que cette grâce a à m’apporter personnellement. Je peux ouvrir les yeux sur des éléments de réponse, des manifestations d’amour et de consolation que Dieu m’envoie.

Ce postulat de base, qui est celui d’une grâce impérissable, valable en tout temps et en tout lieu, n’est pas un optimisme. Ce n’est pas non plus une consolation pour les idiots. Car elle n’a pas fait taire mes interrogations. Elle n’a pas mis fin à mes réflexions. Elle m’a simplement permis de les vivre sans m’épuiser ; de continuer à avancer sans qu’elles me tirent vers le bas ; d’accepter que la vie reprenne ses droits sans me sentir flouée. Et ce n’est déjà pas si mal ! Dans l’immédiat, cela me permet de revenir à un quotidien gérable, voire serein, voire heureux.

A un horizon plus lointain, cette grâce est mon espérance. Elle me dit que quelles que soient les difficultés de ce monde, ma place dans le royaume de Dieu reste intacte. Comme il l’a exprimé à l’apôtre Paul, je peux entendre Dieu me murmurer : « Ma grâce te suffit ». J’ai longtemps cru que ces paroles devaient rendre muette ma plainte. Aujourd’hui, je la lis moins comme une déclaration à laquelle je dois souscrire que comme une espérance. Une espérance en deux dimensions : elle m’ouvre les yeux pour continuer à voir, ici et maintenant, la présence de Dieu auprès de moi quoi qu’il se passe, et elle m’ouvre un chemin, le chemin qui mène à son royaume.
 
 
 

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