La paille et la poutre

12 novembre 2017 - 41x
 
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Claire Bernole
 
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Ah, cette paille dans l’œil de notre voisin ! Ce défaut qui nous obsède, cette mauvaise manière que nous trouvons inadmissible ! Nous serions si heureux, si soulagés de faire part à l’intéressé du fond de notre pensée que nous ne doutons pas un instant que cela lui soit utile. Il est si bon de juger ! Mais c’est oublier que la position n’a pas que des avantages, qu’elle implique aussi des responsabilités. Surtout, c’est oublier que nous ne sommes pas les seuls à occuper la place. Demain, c’est nous qui serons jugés... peut-être par ceux que nous avons condamnés hier.

Aussi, cette fameuse paille a son corolaire : une bonne vieille poutre, au milieu de notre œil à nous. Une poutre tellement grande qu’elle nous empêche d’être lucide sur notre propre cas. Paille et poutre semblent « faire la paire ». Du moins, l’une ne va pas sans l’autre. C’est presque une fatalité : si on repère une brindille, alors le gourdin ne doit pas être bien loin !

Cette image de la paille et de la poutre trouve son origine dans la Bible. Avant de passer dans le langage courant, l’expression est d’abord employée par le Christ. Sans doute la postérité l’a-t-elle estimée assez juste pour la consacrer et l’inscrire dans l’histoire. Force est de constater qu’elle pointe des tendances caractéristiques de l’être humain : remarquer ce qui ne va pas chez l’autre mais fermer les yeux ou rester aveugle à ce qui dysfonctionne chez soi.
Ce qui mérite d’être souligné, dans le texte biblique, c’est d’une part que Jésus ne se pose pas la question de savoir s’il est vrai que notre voisin a une paille dans son œil ou pas. La question n’est pas de savoir si nous avons raison de vouloir la lui enlever. C’est plutôt notre désir même d’aller taquiner la paille, de nous tourner vers notre prochain pour le critiquer (ouvertement ou dans son dos), qui pose problème.

D’autre part, à travers cette image, Jésus considère d’emblée (et il semble généraliser) que le défaut que nous pointons chez l’autre est bien plus supportable que notre mauvais caractère, notre impatience, notre manque d’amour ou notre égoïsme. Ce n’est pas le voisin qui a une poutre dans son œil et moi qui, comble de chance, n’ai qu’une petite paille. Pourtant, lorsque nous nous comparons aux autres – défaut, là aussi, tout ce qu’il y a de plus humain – pour les critiquer, la conclusion tourne toujours à notre avantage : « Heureusement que je ne suis pas aussi susceptible ! » ou « Si j’étais aussi lent qu’untel, on y serait encore ! »
La conclusion que le Christ, lui, tire de tout cela est que nous avons toujours quelque chose de plus important à nous reprocher que ce que nous avons repéré chez nos camarades. Toujours ? Mais oui, toujours ! Seul Dieu peut être sûr du contraire. Du coup, certains seront peut-être tentés par un simulacre d’humilité, qui restera au niveau du discours. Ce n’est pas ce que souhaite Jésus.

La qualité de nos rapports avec les autres dépend en fait de la qualité du rapport que nous entretenons avec nous-mêmes : suis-je aussi intransigeant envers moi-même qu’envers mes semblables ou, au contraire, oserai-je poser sur moi – et donc sur eux – un regard indulgent ? Tel est le regard que Dieu en personne pose sur chacun de nous.

En référence à Matthieu 7.3-5
 
 
 

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