La bonne distance

27 mai 2018 - 35x
 
-15 +15    Vitesse : x0.8 x1 x1.2 x1.5
 
Claire Bernole
 
Partager  
 
La bonne distance, c’est celle qui sépare un bon professionnel d’un professionnel qui se laisse envahir par les histoires de son patient, par exemple. En ce sens, la bonne distance est saine et nécessaire. Mais les experts de la résilience – la résilience, c’est comment on arrive à se reconstruire après un traumatisme – les experts de la résilience, donc, comme Jacques Lecomte, ont mis à jour un mécanisme complexe où la proximité humaine joue un rôle primordial. Autrement dit, plus le soignant est proche de son patient, plus il manifeste de l’empathie à son égard, plus il l’aide à retrouver sa capacité d’agir, sa confiance en lui, l’espoir que quelque chose de bon peut sortir de ce qu’il a vécu. Pour élargir, plus on a le désir d’aider quelqu’un à rebondir, moins la distance a du bon ! Oui souvent, c’est dans son cœur que la personne souffrante a besoin qu’on la rejoigne. Et cela ne peut se faire qu’en « passant par-dessus » la bonne distance, en faisant fi des protocoles de soin pour être simplement humain, pleinement humain.

Les évangiles, qui racontent la vie du Christ, font le récit de ses enseignements et des débats de son temps auxquels il a été mêlé (parfois malgré lui). Les évangiles font aussi le récit de ses rencontres. Des rencontres qui sont autant de dialogues mais aussi de gestes concrets pour guérir un paralysé, un aveugle, un sourd, un muet ou un possédé de ce qui le rend infirme – dans son corps et/ou son esprit. Jésus ne se préoccupe pas de la bonne distance, comme signe d’une bonne pratique. Il va au contact : un contact visuel, verbal, physique, toujours en vue de faire du bien.

Certes, les évangiles rapportent aussi comment le Christ a eu besoin de s’isoler, au désert, sur une montagne, sur la rive opposée à celle où la foule qui le suit se trouve, dans l’espoir de se reposer. Lui-même a besoin de se ressourcer. Mais ce sont des moments, des parenthèses, le temps qu’il faut pour reprendre des forces. Il reprend des forces spirituelles – Jésus prie beaucoup – mais aussi physiques. Dormir, manger sont des besoins élémentaires auxquels même le Christ n’échappe pas. En tout cas, je n’ai pas l’impression qu’il « gère » ses relations avec les autres grâce à une « bonne » distance maintenue en permanence.

Son exemple me touche. D’une part parce que je m’en estime bénéficiaire : aujourd’hui encore, il aime la proximité, l’intimité des discussions comme on ne peut en avoir qu’avec nos rares vrais amis. Par ailleurs, son exemple me montre, nous montre, que ce n’est pas dans la bonne distance avec nos voisins que se réalise sa volonté. Cette distance confortable, qui nous permet de passer pour quelqu’un de courtois, voire aimable, sans jamais rien devoir à personne. Non, ce n’est pas dans le polissage de notre image et de nos relations qu’est la vérité de la rencontre avec notre prochain et avec Dieu. Que celui qui aurait peur de se lancer, de crainte d’être envahi par les problèmes des autres, ne s’inquiète pas : il est possible, et même normal, de suspendre de temps en temps sa disponibilité pour se retrouver. Le terrain est balisé ! A chacun de voir comment et combien il a envie d’ouvrir sa porte...
 
 
 

Lecture automatique

 
Grain de Sel
billet foi
Il y a 5 ans
Grain de Sel
billet foi
Il y a 5 ans
La Bible vue autrement
foi
Il y a 19 jours
A chaque jour suffit sa grâce, David Sutherland
foi
Il y a 12 jours
Ecole Savoirs et Lumière à Aibre
region culture
Il y a 1 ans
Champions de Dieu
foi culture sport
Il y a 19 jours

Bienvenue sur Oméga 90.9 FM DAB+

Belfort - Montbéliard - Besançon

Pour le bon fonctionnement du site internet, nous utilisons les cookies, ils permettent notamment d'établir des statistiques, afin de toujours mieux vous servir

J'ai compris