Dieu au milieu de nous
06 janvier 2019 - 16x
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Dans la Bible, Dieu se présente comme le Dieu du milieu : dans au moins une trentaine de passages, il affirme au peuple d’Israël ou à ses disciples qu’il est au milieu d’eux. Il ne se présente pas comme supérieur ni comme inférieur, il ne se présente pas comme celui qui précède ou celui qui suit, mais simplement celui qui est et qui est « au milieu ». Comment comprendre cette image ?
Je pense à un épisode de la Bible, celui où Dieu se manifeste à Moïse par un buissons ardent, un buisson qui brûle sans se consumer. Ce n’est pas sans rapport avec notre question puisqu’il s’agit bien de la présence de Dieu. Et le texte précise bien que la flamme se situe au milieu du buisson. Ce n’est pas la pointe d’une petite feuille, sur le bord, qui brûle, c’est le cœur du buisson. Ce qui me fait dire que c’est de la même manière que Dieu souhaite être présent dans nos vies : il veut être au cœur. Sommes-nous d’accord ? En avons-nous envie ?
Il y a plusieurs façons de percevoir ce qui est au milieu. Un de mes amis a acheté et entièrement retapé un appartement. Une large ouverture dépourvue de porte permet d’accéder au salon. Seul inconvénient : une poutre verticale barre cette ouverture aux deux-tiers. Il a bien songé à l’abattre mais cela aurait trop fragilisé l’ensemble… La poutre est donc restée à sa place, gênante au quotidien. Dans les premiers temps, mon ami ne pensait qu’à ça et ne voyait que ça : ce morceau de bois potentiellement en travers du chemin ! Est-ce de cette façon que nous voyons Dieu au milieu de notre vie ?
Au bout de quelques semaines et enfin de quelques mois, mon ami s’est habitué à la fameuse poutre. Si bien qu’il ne la voyait même plus ! Elle était devenue invisible tellement elle faisait partie du décor, et lui s’était habitué à évoluer dans l’espace en tenant compte de sa présence. Finalement d’indésirable, elle était passée à inaperçue. Certaines choses nous deviennent tellement familières, tellement normale qu’on n’y prête plus aucune attention ! En est-il de même de Dieu dans notre vie : présent-absent faute de temps et d’énergie à lui consacrer ? Et nous nous demandons où il est alors qu’il est sous nos yeux…
C’est à nous de décider comment nous voulons accueillir cette présence et si nous voulons l’accueillir. En tout cas, si Dieu a choisi le milieu, ce n’est ni un hasard ni parce qu’il veut s’imposer. Être au milieu, c’est se tenir à équidistance de chacun, sans élitisme et sans privilège pour l’un ou pour l’autre. C’est aussi une façon d’être au centre et non en tête d’une liste de priorités dont la hiérarchisation changera au premier imprévu. Il est si facilement d’inverser l’ordre des priorités quand une urgence survient ! Mais ce qui est au centre ne peut être déplacé, sous peine de fragiliser l’équilibre.
Oui, Dieu est notre refuge au temps de la détresse mais il nous propose d’être beaucoup plus que cela ! Pas seulement une maison de campagne où on fuit le stress et les difficultés de la vie. Il veut être notre résidence principale, une maison où il fait bon vivre toute l’année, quelles que soient les circonstances et les humeurs. Cette maison, il ne peut que nous inviter à en prendre possession, nous n’y sommes pas forcés. C’est à nous de choisir : voulons-nous que Dieu soit au milieu de notre vie et faire de lui notre résidence principale ?