En milieu carcéral

podcast
Parution : Occasionnel
Diffusion : MENS3
Format : 10 minute(s)
Links :
 
 
Aumônière à la prison des Baumettes à Marseille, Marie-Pierre partage ses rencontres et expériences, entre discussions et demandes de prière, une aventure spirituelle singulière
 
Emission du 01/12/2025
Ce résumé s'appuie sur le témoignage de Marie-Pierre Péchou, aumônière protestante qui a œuvré pendant dix ans à la prison des Baumettes à Marseille. L'aumônerie est un service qui garantit l'accès à une vie spirituelle pour les personnes incarcérées , en offrant un espace rare d'écoute sans jugement . 1. La Rencontre Unique en Cellule L'aumônière agit comme un pont essentiel avec le monde extérieur, sans être juge ni représenter la société qui a prononcé le jugement . • L'Intimité du Dialogue : Le plus souvent, les rencontres se font directement dans la cellule du détenu ou de la détenue, un espace dont l'aumônière disposait de la clé . Aux Baumettes, les aumôniers étaient les seuls à pouvoir entrer dans les cellules en présence du détenu . • Approche Non-Jugeante : La rencontre est basée sur la confiance. Marie-Pierre Péchou n'aborde jamais la raison de l'incarcération . Si le détenu évoque un passé lourd ou de la maltraitance, elle reconnaît l'injustice de la situation et se concentre sur le présent : « Maintenant, moi je suis là et peut-être que je peux dire quelque chose de Dieu » . • Le Challenge Humain : L'objectif principal est de s'assurer que l'état de la personne est meilleur au moment du départ qu'à l'arrivée. Le temps est passé dans l'écoute, le dialogue et, si demandé, dans la prière . 2. Des Outils pour Égayer et Connecter Étant donné que les cellules sont souvent dénuées de vie ("murs blancs") , l'aumônière apporte du matériel spécifique, bien qu'il soit impossible de laisser des objets sans déclaration. • La Bible comme Miroir : La Bible, souvent une version en français courant pour une meilleure compréhension, est utilisée pour créer des analogies avec la vie des détenus. Marie-Pierre Péchou utilise des histoires de l'Ancien et du Nouveau Testament pour montrer que chacun peut se retrouver dans une trajectoire biblique. Par exemple, elle évoquait l'histoire de Rahab la prostituée pour illustrer qu'une personne peut « changer de vie ». • L'Espoir du Pardon : L'aumônerie souligne une différence fondamentale entre la justice humaine et le pardon divin : « la société il faut payer, mais quand Dieu pardonne tu payes pas ». Cette possibilité de changer de direction est un message clé. • Des Images de Vie : Pour contrer le vide carcéral, Marie-Pierre Péchou récupérait des calendriers dépassés. Elle découpait des images d’animaux ou de paysages qu'elle offrait aux femmes. Ces images servaient à initier le dialogue (rappelant les animaux de compagnie qui manquent) et à apporter un peu de vie. 3. La Spiritualité au Quotidien Bien que l'aumônerie propose des services religieux formels (culte, messe, prière musulmane) , la spiritualité se manifeste surtout dans la conversation . Les hommes, souvent plus nombreux aux Baumettes, étaient rencontrés sur rendez-vous à l'aumônerie (où les surveillants demandaient de laisser la porte ouverte), tandis que Marie-Pierre passait plus de temps chez les femmes (six ans contre quatre ans chez les hommes). Le dialogue peut parfois dériver vers des débats théologiques ("si Dieu il est gentil ou pas"). Marie-Pierre, cependant, invitait les détenus ayant des questions complexes à rejoindre les groupes bibliques, pour que le temps individuel en cellule reste concentré sur le soutien et le bien-être. L'échange se termine par une parole spirituelle ou une bénédiction, assurant : « sache que Dieu il est là et que moi je t'emporte avec moi dans mes prières » . L'aumônière est un témoin du lien de confiance et essaie de maintenir un regard humain sur les détenus auprès de son entourage à l'extérieur .... lire la suite
Emission du 03/11/2025
Ce résumé explore le travail de Marie-Pierre Péchou, aumônière protestante qui a servi pendant une dizaine d'années à la prison des Baumettes à Marseille. L'aumônerie offre un service spirituel essentiel là où la liberté n'existe plus, répondant à un besoin souvent ressenti dans les moments de fragilité, d'angoisse ou d'anxiété. Face à la Révolte : Quand la Vie Est Jugée Injuste Les détenus qui rencontrent l'aumônière arrivent souvent avec une histoire très lourde, marquée par la maltraitance ou une enfance « détruite ». Ce passé engendre un sentiment d'injustice très fort. Les réactions spirituelles sont multiples et parfois contradictoires : 1. La Révolte : Certains se tournent contre Dieu, estimant que s'ils sont là, c'est que Dieu n'était pas présent pour les protéger du système ou de leur vie difficile. Si leur vie a été injuste du début à la fin, leur présence en prison est perçue comme la continuation de cette injustice. 2. Les « Warriors » : D'autres, au contraire, se considèrent comme des guerriers pour qui Dieu est là quoi qu'il arrive. Une Approche Axée sur le Présent Marie-Pierre Péchou adopte une approche de non-jugement et refuse de fournir des explications religieuses ou bibliques à la souffrance passée, jugeant ces situations « tellement graves, tellement terribles » qu'il n'y a rien à dire. Son rôle est de se concentrer sur le présent : « Maintenant, moi je suis là et peut-être que je peux dire quelque chose de Dieu ». • Le Dialogue Libre : La personne est libre de mener la discussion. Bien que les conversations reviennent souvent aux origines de leur situation (leur enfance), certains détenus refusent d'évoquer leur vie passée, considérant cela comme du « voyeurisme ». Dans ces cas, l'échange peut porter sur l'actualité. • L'Honnêteté : L'aumônière n'essaie pas d'adoucir le passé ; elle reconnaît l'injustice de la situation si celle-ci est fondée sur la maltraitance. Honorer la Confiance et Adoucir le Milieu L'aumônière incarne un lien vital avec le monde extérieur. Les détenus attendent d'elle qu'elle honore ses engagements, car ils ont souvent l'impression que l'administration ne tient pas compte de leurs besoins. • Marque de Présence : Si Marie-Pierre ne peut pas honorer un rendez-vous (en raison d'imprévus fréquents en détention), elle laisse un petit mot dans la cellule pour signaler qu'elle est passée et qu'elle a répondu à leur appel. • Les Outils de Connexion : En plus de sa Bible (dans sa sacoche), elle apporte des cartes postales et des petits « postites » colorés (en forme de cœur ou d'animaux) pour égayer les cellules, car on ne peut pas laisser n'importe quel matériel en détention. Elle utilise ces post-its pour laisser son mot si la personne est absente. • Un Service Nécessaire : L'aumônerie a une autorité reconnue au sein de la prison : les surveillants doivent accorder ce service aux détenus, car la présence de l'aumônière est perçue comme apaisante et non-jugeante. En synthèse, le service d’aumônerie apporte un moment privilégié de confiance, offrant aux détenus, souvent brisés par un passé injuste, un espace où leur spiritualité est accueillie sans jugement et où leur besoin de parler et d'être entendu est honoré.... lire la suite
Emission du 06/10/2025
Ce résumé s'appuie sur l'expérience de Marie-Pierre Péchou, aumônière protestante qui a servi pendant dix ans à la prison des Baumettes à Marseille. Un Lien Rare avec l'Extérieur L'aumônerie est un service essentiel qui permet aux individus incarcérés de continuer leur expérience spirituelle, quelle que soit leur religion ou croyance. Contrairement aux surveillants qui sont payés et ont un rôle spécifique, l'aumônier est un lien rare avec l'extérieur. Son activité n'est pas du prosélytisme ; elle apporte une présence qui est spécifiquement demandée par les détenus. Marie-Pierre Péchou décrit son rôle comme la capacité d'entrer dans des cellules pour répondre à ces besoins. Des Rencontres Basées sur la Confiance L'approche de l'aumônière est fondamentale : elle n'est pas juge. Elle ne représente pas la société qui a prononcé le jugement, permettant ainsi un détachement complet. Les rencontres se font uniquement sur demande des détenus. Le besoin peut être spirituel (comme une prière ou une étude de la Bible), mais il peut aussi être simplement de parler, de discuter ou de pleurer. Marie-Pierre Péchou affirme qu'elle ne craignait pas les détenus, se sentant protégée car c'est Dieu qui l'a envoyée. Aux Baumettes, l'aumônerie jouissait d'une intimité unique : les aumôniers étaient les seuls à pouvoir rentrer dans les cellules en présence du détenu. Contrairement aux infirmiers ou aux surveillants, qui restent souvent aux portes ou doivent faire sortir le détenu, l'aumônière se retrouvait seule avec la personne dans la cellule. Le Dialogue : Clé de la Spiritualité Pour engager la conversation, Marie-Pierre Péchou se présentait et demandait qui était la personne, parlant de sa famille ou de ses enfants. Le dialogue est la priorité. Le fait d'avoir beaucoup voyagé (en Afrique et en Algérie) a été un atout, car elle pouvait faire référence à d'autres cultures ou s'enquérir de l'histoire du pays d'origine du détenu, créant ainsi des ouvertures et de la curiosité. Elle veillait à ne pas paraître « légère » en raison des susceptibilités et des différences culturelles. Bien que certaines discussions ne soient pas directement spirituelles, concernant la vie de la personne ou l'extérieur, le dialogue est considéré comme ce qui permet la spiritualité. Une fois la proximité et la confiance établies, la personne se confie. Marie-Pierre s'efforçait de rester spontanée et ne jouait pas un « personnage ». La Bénédiction et le Pont Humain L'échange se termine toujours par une forme de bénédiction ou une parole spirituelle. Marie-Pierre rappelait : « sache que Dieu il est là et que moi je t'emporte avec moi dans mes prières ». C'est, selon elle, la seule manière d'amener les détenus à l'extérieur. L'aumônière est ainsi témoin de ce qui se passe et du lien de confiance établi. Marie-Pierre Péchou tentait également de rendre la vie en prison plus humaine auprès de son entourage à l'extérieur, partageant des « brèves de prison » pour que les gens conservent un regard humain sur ces personnes et comprennent leur difficulté et leur trajectoire. Des moments précieux et informels se vivent aussi dans les escaliers ou les couloirs, où elle demande des nouvelles et se présente aux autres détenus, se montrant abordable et sympathique. En substance, l'aumônerie en prison est un acte de confiance et de présence demandée, où le dialogue et l'écoute sans jugement ouvrent la voie à l'expérience spirituelle, même dans l'intimité de la détention. L'Aumônerie en Milieu Carcéral : Un Pont entre Foi et Humanité Ce résumé s'appuie sur l'expérience de Marie-Pierre Péchou, aumônière protestante qui a servi pendant dix ans à la prison des Baumettes à Marseille. Un Lien Rare avec l'Extérieur L'aumônerie est un service essentiel qui permet aux individus incarcérés de continuer leur expérience spirituelle, quelle que soit leur religion ou croyance. Contrairement aux surveillants qui sont payés et ont un rôle spécifique, l'aumônier est un lien rare avec l'extérieur. Son activité n'est pas du prosélytisme ; elle apporte une présence qui est spécifiquement demandée par les détenus. Marie-Pierre Péchou décrit son rôle comme la capacité d'entrer dans des cellules pour répondre à ces besoins. Des Rencontres Basées sur la Confiance L'approche de l'aumônière est fondamentale : elle n'est pas juge. Elle ne représente pas la société qui a prononcé le jugement, permettant ainsi un détachement complet. Les rencontres se font uniquement sur demande des détenus. Le besoin peut être spirituel (comme une prière ou une étude de la Bible), mais il peut aussi être simplement de parler, de discuter ou de pleurer. Marie-Pierre Péchou affirme qu'elle ne craignait pas les détenus, se sentant protégée car c'est Dieu qui l'a envoyée. Aux Baumettes, l'aumônerie jouissait d'une intimité unique : les aumôniers étaient les seuls à pouvoir rentrer dans les cellules en présence du détenu. Contrairement aux infirmiers ou aux surveillants, qui restent souvent aux portes ou doivent faire sortir le détenu, l'aumônière se retrouvait seule avec la personne dans la cellule. Le Dialogue : Clé de la Spiritualité Pour engager la conversation, Marie-Pierre Péchou se présentait et demandait qui était la personne, parlant de sa famille ou de ses enfants. Le dialogue est la priorité. Le fait d'avoir beaucoup voyagé (en Afrique et en Algérie) a été un atout, car elle pouvait faire référence à d'autres cultures ou s'enquérir de l'histoire du pays d'origine du détenu, créant ainsi des ouvertures et de la curiosité. Elle veillait à ne pas paraître « légère » en raison des susceptibilités et des différences culturelles. Bien que certaines discussions ne soient pas directement spirituelles, concernant la vie de la personne ou l'extérieur, le dialogue est considéré comme ce qui permet la spiritualité. Une fois la proximité et la confiance établies, la personne se confie. Marie-Pierre s'efforçait de rester spontanée et ne jouait pas un « personnage ». La Bénédiction et le Pont Humain L'échange se termine toujours par une forme de bénédiction ou une parole spirituelle. Marie-Pierre rappelait : « sache que Dieu il est là et que moi je t'emporte avec moi dans mes prières ». C'est, selon elle, la seule manière d'amener les détenus à l'extérieur. L'aumônière est ainsi témoin de ce qui se passe et du lien de confiance établi. Marie-Pierre Péchou tentait également de rendre la vie en prison plus humaine auprès de son entourage à l'extérieur, partageant des « brèves de prison » pour que les gens conservent un regard humain sur ces personnes et comprennent leur difficulté et leur trajectoire. Des moments précieux et informels se vivent aussi dans les escaliers ou les couloirs, où elle demande des nouvelles et se présente aux autres détenus, se montrant abordable et sympathique. En substance, l'aumônerie en prison est un acte de confiance et de présence demandée, où le dialogue et l'écoute sans jugement ouvrent la voie à l'expérience spirituelle, même dans l'intimité de la détention. ... lire la suite
Emission du 01/09/2025
Ce résumé s'appuie sur l'expérience de Marie-Pierre Péchou, qui a servi comme aumônière protestante pendant dix ans à la prison des Baumettes à Marseille. Qu'est-ce que l'aumônerie ? L'aumônerie est un service qui vise à permettre l'accès à une vie spirituelle, quels que soient les lieux ou les moments, y compris dans les hôpitaux, les prisons, et lors d'événements comme les Jeux Olympiques. Elle assure des rencontres avec des représentants de diverses confessions (prêtres, pasteurs, imams, rabbins) pour que les individus puissent continuer leur expérience spirituelle. Marie-Pierre Péchou, qui est protestante, a été missionnaire et a voyagé en Afrique et en Algérie avant son service à Marseille. Elle définit son rôle comme rendant visible Dieu derrière les murs et les barreaux, partant du principe que Dieu est déjà présent auprès des détenus. Le contexte carcéral et la rencontre La prison est souvent perçue comme un monde inconnu et mystérieux. En entrant aux Baumettes, on passe par un sas avant d'atteindre l'espace véritablement derrière les barreaux. Cet environnement peut sembler nu, vide et impersonnel, même si, comme dans le cas des nouvelles Baumettes, des couleurs (jaunes, oranges) peuvent être présentes. Les détenus se trouvent dans leurs cellules ou dans la cour ; on ne les croise généralement pas à moins qu'ils ne se déplacent en groupe. Les rencontres avec l'aumônerie sont initiées par les détenus eux-mêmes. Ils peuvent déposer un petit papier dans une boîte aux lettres de la détention pour demander une visite ou un dialogue spirituel. Les besoins écrits sont souvent simples, comme « Je veux une visite » ou « Je vais mal », car beaucoup ne savent pas écrire ou ont des difficultés avec le français. Ce papier contient le numéro de la cellule et le numéro d'écrou (matricule) de la personne. Des rendez-vous peuvent également être pris lors des services religieux. Aux Baumettes, l'aumônière disposait de la clé des cellules, lui permettant de monter aux étages pour rencontrer les détenus. Lorsqu'elle arrivait devant une cellule, elle frappait avant d'ouvrir et se présentait comme l'aumônière protestante. La nature des échanges Les services religieux proposés incluent la messe catholique, le culte protestant, la prière musulmane le vendredi, et, après quelques années aux Baumettes, des rencontres pour les Témoins de Jéhovah. Chaque aumônerie apporte les rites vécus à l'extérieur. L'approche de Marie-Pierre Péchou se caractérise par une disponibilité totale. Elle n'arrive pas avec une idée préconçue. Pour établir le lien, elle est décontractée et peut accepter l'invitation à entrer et s'asseoir, voire accepter un café si on lui en offre un. Un point fondamental de l'aumônerie est la liberté de l'échange : l'aumônière ne demande jamais aux détenus ce qu'ils ont fait pour se retrouver là, ce qui permet de rencontrer la personne telle qu'elle est. Les visites se font dans l'écoute, que la personne soit en train de pleurer, qu'elle ait reçu de bonnes ou de mauvaises nouvelles, ou pas de nouvelles du tout. Avec les femmes en particulier, la proximité s'installe souvent rapidement, car elles ont un grand besoin de parler et de communiquer. ... lire la suite

Bienvenue sur Oméga 90.9 FM DAB+

Belfort - Montbéliard - Besançon

Pour le bon fonctionnement du site internet, nous utilisons les cookies, ils permettent notamment d'établir des statistiques, afin de toujours mieux vous servir

J'ai compris