Rapport pauvreté 2025 du Secours Catholique


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Du 20 novembre 2025 au 31 décembre 2025
 
Une analyse approfondie couvrant trois décennies (1994-2024) de l'évolution de la précarité en France. Bien que la France soit reconnue comme l’un des pays européens les plus protecteurs grâce à son modèle social, la pauvreté y reste une réalité persistante. En 30 ans, si la pauvreté n’a pas reculé de façon significative, elle a profondément modifié sa nature et son visage.

La pauvreté : une structure en mutation

Pendant longtemps, le taux de pauvreté a montré une stabilité apparente, passant de 14,5 % en 1996 à 14,4 % en 2022. Cependant, cette stagnation a été brisée par une nette progression récente, le taux ayant atteint 15,4 % en 2023.
Au-delà des seules données de revenu, le rapport insiste sur le fait que la pauvreté se mesure par les difficultés matérielles rencontrées au quotidien par les plus d'un million de personnes accompagnées par l'association. Ces difficultés incluent l’incapacité à se chauffer correctement, les retards de paiement de factures, l’impossibilité d’accéder à une alimentation digne et les conséquences directes de cette situation sur la santé.

Le nouveau visage de la précarité

Sur trois décennies, les mutations économiques, sociales, et les crises successives ont profondément modifié les formes de pauvreté et les profils des populations concernées. Historiquement, la pauvreté touchait majoritairement les chômeurs et les personnes âgées. Aujourd’hui, elle est plus diverse, incluant les jeunes, les travailleurs, les familles monoparentales et les femmes seules.

Des profils de 1994 aux réalités de 2024

En 1994, les bénévoles du Secours Catholique rencontraient principalement :
• Des femmes seules, avec ou sans enfants, dont les carrières étaient souvent hachées par le travail précaire (temps partiel subi, contrats courts), qui demandaient de l’écoute, du conseil, du soutien et de l’aide alimentaire.
• Des ménages au chômage arrivant en fin de droits, demandant de l’aide administrative et de l’aide alimentaire face aux difficultés à retrouver un emploi.
• Des hommes seuls de nationalité étrangère, en milieu urbain, en demande de vêtements.
• Des personnes seules enchaînant les contrats courts (saisonnier, intérim), qui cherchaient écoute et soutien.

En 2024 Ces situations ont largement évolué :

• L’association rencontre aujourd’hui des mères isolées en emploi précaire, vivant en logement social, qui sont dans une extrême pauvreté et demandent de l’aide alimentaire ainsi que des vêtements pour elles et leurs enfants.
• Les bénévoles sont sollicités par des familles de nationalité étrangère avec enfants en demande d’aide administrative, notamment face au durcissement de l’accès aux préfectures.
• Une nouvelle catégorie notable est celle des femmes isolées de plus de 50 ans, vivant souvent en milieu rural, et qui cumulent parfois des problèmes de santé ou un handicap. Ces femmes, souvent « cassées » par des emplois difficiles, demandent de l’écoute et du soutien pour rompre leur isolement social.

Crises, Réformes et Stigmatisation

Les chocs successifs – économiques (crise de 2008), sanitaires (COVID 19) et inflationnistes (2022-2023) – ont servi d’accélérateurs de précarité. De nombreuses situations de détresse proviennent directement de réformes gouvernementales. C’est le cas des réformes successives de l’assurance chômage, même si le travail demeure précaire, ou de la progression du non-recours au RSA, qui résulte en partie de la peur de la stigmatisation et de la dématérialisation des démarches administratives.

Le regard de la société sur la pauvreté a également subi une transformation significative :

• En 1994, la pauvreté était perçue comme conjoncturelle, c'est-à-dire une « mauvaise passe » nécessitant des choix politiques en faveur de la solidarité et de la protection sociale.
• En 2024, la pauvreté est devenue structurelle. Pourtant, les personnes en précarité sont souvent assimilées à des « assistés » qui ne feraient pas l’effort de retrouver du travail, vivant d'allocations jugées généreuses. Ce discours, selon le Secours Catholique, ignore la complexité de la réalité et accentue la stigmatisation et les fractures au sein de la société.

Face à ces défis, l'association a adapté ses modes d’action sur le terrain et son plaidoyer auprès des pouvoirs publics. Le Secours Catholique-Caritas France, fort de plus de 58 000 bénévoles et 900 salariés, a accueilli et soutenu 1 120 000 personnes en France (métropolitaine et outre-mer) dans 2 400 lieux d’accueil en 2024. L'organisation mène également 335 opérations à l'international dans 38 pays.
 
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