Jazz 4 - Kirk Whalum

30 janvier 2023 - 47x
 
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Nous poursuivons notre série en 5 volets sur le jazz, un genre musical né il y a un peu plus d’un siècle.
Après deux premiers chapitres qui nous ont permis de mieux en cerner les origines. Et après un portrait rétrospectif de Nat King Cole la semaine passée, focus cette semaine sur le musicien de jazz fusion américain Kirk Whalum.

Il n’est sans doute pas le plus illustre, mais en demeurant un de ses plus fidèles et dévoués représentants, il fait honneur à un style de musique qui n’appartient pas qu’aux initiés.
Si Kirk Whalum, qui est né le 11 juillet 1958 à Memphis, dans le Tennessee aux États-Unis, n’est finalement qu’un détail de l’histoire, ce saxophoniste ténor a su gagner les galons qui font de lui aujourd’hui une de ces grandes figures du jazz.

En 1983, Kirk Whalum attire l'attention du claviériste, arrangeur et producteur de jazz américain Bob James qui l'invite 2 ans plus tard à jouer sur son album « Twelve ».
Le style musical décontracté et nonchalant du saxophoniste devient rapidement sa marque de fabrique et poussent des artistes comme Quincy Jones, Whitney Houston ou Barbra Streisand à vouloir travailler avec lui.
C’est ainsi que depuis la deuxième moitié des années 1980, Whalum se fait définitivement un nom en tant que musicien de scène et de studio, jouant sur les albums d'une grande variété d'artistes, notamment ceux de Larry Carlton, Luther Vandross, Al Jarreau ou encore Jean-Michel Jarre, lors d’un concert à Houston, en hommage aux astronautes disparus tragiquement dans l'explosion de la navette spatiale Challenger.
C'est aussi à lui que l'on doit le solo de saxophone sur la très célèbre ballade de Whitney Houston, « I will always love you » dans le film Bodyguard.

Il signe à ce jour plus d’une vingtaine d’albums solos dont la magnifique série « The gospel according to jazz  - Chapter I, II , III and IV». En français : le gospel qui s’accorde avec le jazz chapitre 1,2,3 et 4 ; un projet qui s’est étalé sur 17 ans, de 1998 à 2015.
Il anime également une émission sur le thème de la foi : « The Bible in your ear », littéralement la bible dans ton oreille que je pourrais traduire aussi par la bible dans le creux de ton oreille ou à l’écoute de la bible.
Dans ces programmes assez originaux, il lit des passages de la Bible et joue du saxophone. Mais pas en même temps, je vous rassure.
Les 4 albums de « The gospel according to jazz » sont tous des enregistrements en live avec un niveau exceptionnel de qualité et d’interprétation.
Figuraient alors dans le personnel invité, entre autres : George Duke au clavier, les guitaristes Norman Brown et Paul Jackson Jr, Lenny Castro aux percussions, ou encore Tata Vega et Lalah Hathaway pour le chant. La liste est longue comme un bras.

L’une de ces productions, le chapitre III, enregistré le 13 octobre 2007, au temple de l'église presbytérienne Reid AME à Washington DC, devant 3000 personnes, se veut une occasion d’apporter un message d’espoir, de foi et d’encouragement.
Il a été enregistré en direct par trois générations de la famille Whalum : oncle, neveux, cousins, frère et fils de Kirk Whalum, accompagnés de quelques noms renommés dans le jazz, le gospel et rythm&blues.

Ce « Gospel according to jazz : chapitre III » arrive dix ans après le premier. Je l’avais présenté à l’époque ici même sur cette antenne.
L’émotion est assez forte, et il n’échappera à personne qu’une somme imposante de travail aura été nécessaire pour exprimer autant de talent et de virtuosité. Quant à l’inspiration, elle vient tout droit du gospel, d’où l’appellation pour ce registre musical particulier de gospel jazz qui permet d’incorporer des éléments relatifs à la foi dans des thèmes musicaux purement jazz.
Cela se traduit par des arrangements gospel mettant en valeurs les voix solistes et les chœurs avec des contenus pour les textes issus d’expériences vécues et de passages bibliques qui ne sont pas sans rappeler l’esprit originels des gospel songs et negro spirituals. Tout cela dans une grande variété d’influences sonores et ethniques.
A ce propos, Kirk Whalum expliquait que les styles de célébration qui nous ont été transmis au départ par des ancêtres européens ne sont en aucune façon le seul niveau référence. L’Afrique, l'Amérique du Sud, les Caraïbes, l'Asie … Si énormes et vastes sont les sources d’inspiration pour construire et apporter une musique de célébration pour Dieu.

Dans la chanson intitulée « Because you loved me », on retrouve encore cette élévation et dimension spirituelle, une démarche personnelle recherchée par Kirk Whalum et partagée par les musiciens qui l’entouraient.
« Cet arrangement m’a été donné par mes amis proches en Angleterre, James McMillan et Peter Murray », raconte Whalum. « La chanson, enregistrée par Céline Dion, est une de mes préférées depuis longtemps. J’ai toujours pensé qu’elle figurait dans la catégorie des chansons qui sont « plus évangéliques que beaucoup de chansons évangéliques ! »
Le message est profondément simple : « Je suis tout ce que je suis parce que tu m’aimes. » Un message qui va à la fois horizontalement et verticalement, à la fois pour Dieu et pour ceux qui nous ont aimés d’une manière authentique permettant d’édifier une base solide sur laquelle nous pouvons nous tenir. »
Les paroles disent ceci : « Tu étais ma force quand j'étais faible. Tu étais ma voix quand je ne pouvais pas parler. Tu étais mes yeux quand je ne pouvais pas voir. Tu m'as donné la foi.
Parce que tu as cru que je suis tout ce que je suis, because you loved me, parce que tu m'as aimé.
Une lumière a percé dans la nuit faisant briller ton amour dans ma vie Tu es mon inspiration. Mon monde est meilleur grâce à toi ! »

Toujours dans ce troisième album de la série « Gospel according to jazz » sorti en 2010, le saxophoniste avait choisi « The thrill is gone » une chanson issu du répertoire blues que l’on pourrait traduire par "L’effroi est parti", écrite par Rick Darnell et Roy Hawkins en 1951 et popularisée par BB.King en 1970. Il existe aussi une version soul remarquable de Frankie Beverly avec le groupe Maze.
Elle correspond à une période et l’expérience vécue par Kirk lui-même, ayant été délivré d'habitudes et de dépendances diverses, mais aussi à cause de plusieurs histoires dont il avait entendu parler ou été témoin. En relation avec cela, Kirk Whalum cite ces quelques mots de l’évangile de Jean : « "Si le Christ vous affranchit vous serez réellement libre."
Il n'y a rien chez l'homme d’aussi stupéfiant et génial, que de vivre ce genre de libération » souligne le musicien, « lorsque la lumière s’impose dans notre existence après des années de ténèbres et que tous les mensonges et la condamnation accumulée sur nous // disparaissent comme la brume. C’est cette célébration de victoire qu’il faut entendre dans « The thrill is gone ».

La semaine prochaine, changement de cadre et de style avec un focus sur un standard incontournable dans le jazz ; le morceau « Take five » du Dave Brubeck Quartet. Ce sera notre dernier volet de cette série.

Kirk Whalum - The thrill is gone

Liens:
Kirk Whalum - The thrill is gone

https://youtu.be/5Kv4BIoheNE


Kirk Whalum - Thy Kingdom Come

https://youtu.be/aLy2GjVOfPk


 
 
 

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