Album Le goût du bonheur - Gérard Lenorman

13 décembre 2021 - 75x
 
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Une chronique musicale aujourd’hui qui est la conséquence directe d’une sortie d’album, pas mal commentée depuis le 8 octobre dernier, même si ça reste très confiné dans notre périmètre national.

Autrefois, pour les artistes : point de réseaux sociaux, de chaînes TV musicales, ni d'internet... Pour se faire connaître et avoir un peu de visibilité et d'audience, c’était « passage obligé », soit par la radio, soit par les émissions télés de variétés et dans une proportion non négligeables : par les magazines papiers, style Podium, Salut les Copains, lesquels seront détrônés ensuite par les journaux dit People.

Dans les années 70 et 80, il fut le locataire et l’invité régulier de tous ces anciens concepts, avant de disparaître peu à peu des radars, même s'il a toujours su et voulu préserver un contact avec un public fidèle lors de ses incessants concerts dans toute la francophonie. Une démarche et un état d’esprit constant, que ce soit en pleine lumière dans les 2 décennies de ses débuts ou dans l'ombre les périodes suivantes.
Et puis, peu s’en souvienne : il a représenté la France pour le concours de l'Eurovision en 1988 à une place honorable de 10°.

Mais de qui est-ce que je parle ainsi ?

Sur son site Facebook, il nous est dit de lui : « En 1969, Gérard Lenorman faisait un peu peur. Il était coiffé comme un Playmobil.
Sur les plateaux de télévision, il chantait avec une joie presque effrayante, les yeux écarquillés. Et, à la pose extatique, il ajoutait sans complexe des paroles heureuses.
Double blasphème... Car, cette année-là, Serge Gainsbourg susurre « Elisa » et France Gall, boudeuse, joue « La poupée qui dit non ».
Directe conséquence du choc 1968, en France, on se met à chanter l'érotisme ou les blessures amoureuses, la mine sombre. Il ne viendrait à l'esprit de personne de sourire derrière un micro.

Sauf Gérard Lenorman. Dès 1970, il prévient « Laissons entrer le soleil », adaptée de la comédie musicale Hair. Ses chansons tournent autour des jours heureux, des fêtes des fleurs, des éclaboussures de mémoire, très loin des poses destroys et des astres noirs. » Fin de citation

Reconnaissable à la première écoute et à sa coiffure épaisse, avec son registre populaire, une voix légèrement voilée, rocailleuse, haut placée et à des mimiques faciales et vocales qui en ont fait sa signature, celui que l’on surnommait alors Le Petit Prince fait son grand retour sur la place publique pour le bonheur de ses fans, et devient pour le coup presqu'un objet de curiosité auprès des médias assez nombreux qui se sont intéressés à lui ces dernières semaines.

Si l'album de reprises « Duos de mes chansons », paru il y a 10 ans fredonnait les mélodies du passé, ce tout nouvel album de Gérard Lenorman intitulé « Le goût du bonheur » est une collection de 12 nouvelles compositions qui arrive 20 ans après le dernier enregistrement studio du chanteur intégrant des chansons originales.

Avant d’aller plus loin, il peut être intéressant et utile de le redécouvrir en quelques secondes avec un medley de ses plus grands succès du siècle passé.

Medley Gerard Lenorman

Voilà pour ce medley présentation de la carrière de Gérard Lenorman qui n’est que très partielle et incomplète évidemment : c’était juste pour se rafraîchir la mémoire au sujet de quelqu’un qui a été un des fers de lance de la variété française.
Et on aurait pu s’attarder, s’interroger sur ce qu’est la différence entre variété et chanson française, pop et variété.
La variété qu’on appelle pop aujourd’hui aurait tendance à renvoyer à une époque bien précise, une musique, des chansons pour divertir + que pour réfléchir.
Mais on ne va pas s’exercer à analyser plus que cela ce sujet.
Revenons plutôt sur la page d’accueil FB de Gerard Lenorman.

On y trouve un éclairage intéressant sur le contexte, les circonstances qui ont permis d’aboutir à ce nouveau projet de cd et même de vinyle.
Le vinyle qui est redevenu une tendance forte depuis quelques années et qui s’impose largement jusque dans les rayons devenus assez imposants chez les disquaires.

Sur la page FB du chanteur, il est dit encore ceci : « Gérard Lenorman a compris, flairé qu'une « Ballade des gens heureux », en 1975, soulevait plus de montagnes qu'une guitare cassée sur une baffle.

Alors, depuis quarante ans, le Petit Prince mène sa révolution, un sourire aux lèvres. Il la mène obstinément, même quand elle n'intéresse personne. Les années 80 n'auront que faire du bonheur qu’il proposait alors, et lui préfèreront la jouissance, le superflu.
Qu'importe ! Lenorman s'accommode de l'oubli et chante toujours, conscient d'être « bon qu'à ça » comme disait l'écrivain Samuel Beckett.

Quand il chante « Si j'étais président », il dessine, avec vingt ans d'avance, une politique bling bling, raille un casting gouvernemental très actuel, rit des effets d'annonce et du culte de la personnalité, bref, prédit le paysage politique d'aujourd'hui.


Le chanteur n'a fait aucune concession. Il n'a jamais remixé ses tubes en brouet de techno dance (bouillon, jus), à tarder très longtemps à participer aux grandes tournées sirupeuses et nostalgiques. Il en a payé le prix, bien sûr, mais il est resté « Au-dessus du fracas de la terre », comme dans sa chanson « Le funambule », occupé à bombarder paisiblement le paysage musical français.

Voilà pourquoi, bien au-delà de la raideur ravie des débuts, les chansons de Gérard Lenorman tiennent encore la route, et inspirent les autres. Elles s'inscrivent dans la lignée magnifique du répertoire français.
Lenorman, à la manière d’un autoportrait caché, veut encore raconter la liberté, l'indépendance, les vagabonds, la fidélité à soi…
Tant de décennies après,,,,,. A petites touches, sur la pointe des mots, se dessine, en creux de ce nouvel album, le visage et la vie d'un des plus grands chanteurs français, multirécidiviste du sourire et torpilleur des modes, qu'il était grand temps de réentendre et de remettre en lumière.
L’album s’est nourri de collaborations diverses et variées : Vianney qui signe 2 chansons mais aussi Serge lama, Nicolas Peyrac, Bénabar pour quelques musiques, Claude Lemel, le parolier de Dassin également / ont apporté leur touche à ce nouveau disque empreint d'optimisme.

En écrivant ce papier, j’ai découvert un artiste hyper sensible, perfectionniste, généreux, apaisé aussi, fortement attaché à rester simple et honnête, réfractaire au mensonge et au compromis.
Et puis, à l’image de ces autres septuagénaires notoires : Clapton, Souchon, Santana, Julien Clerc et Sting qui ne sont pas restés figés dans le marbre et ont tous sortis un nouvel album récemment : Gérard Lenorman nous prouve qu’il n’y a pas de limite d’âge pour swinger, chanter, écrire, composer, créer, et exister tout simplement .

La pochette est très jolie, avec une photo du chanteur visiblement ravi, sur un fond coloré à la gouache où dominent les couleurs jaune, bleu et rouge : les couleurs du drapeau de Gérard Lenorman.
L’album s’appelle « « Le goût du bonheur »

Liens :

Gérard Lenorman – Changer

https://youtu.be/pZ6GtvNFfGI


Gérard Lenorman - Le goût du bonheur

https://youtu.be/fKXTKd9eZmc

 
 
 

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